Les BATAILLES de l’IMPOT Consentement et résistances de 1789 à nos jours Nicolas Delalande Comment convaincre les citoyens qu’il est utile et légitime de verser à l’Etat une partie de leur argent ? Cette question s’est posée à tous les régimes de 1789 à nos jours. Des révoltes paysannes du XIX e siècle aux stratégies contemporaines de fraude et d’évasion, les charges fiscales n’ont cessé d’être combattues et contournées au motif de leur poids excessif ou de leurs inégalités. Le consentement à l’impôt n’a en effet rien de naturel : dans les démocraties, il repose sur un lien de confiance qu’il faut perpétuellement reconstruire. Fondé sur une enquête approfondie dans les archives, ce livre retrace les nombreuses batailles, intellectuelles ; sociales et politiques, qui ont façonné notre système de redistribution et divisé la société française au cours des deux siècles passés. Nicolas Delalande est agrégé et docteur en histoire contemporaine, il est chargé de recherche au Centre d’histoire de Sciences Po.
Cette semaine, je vous recommande tout particulièrement la version de « You go to my head », le standard de Haven Gillespie et Fred Coots (ne pas confondre avec Dizzy Gillespie), par Paul Desmond et David Brubeck, en duo, dans le disque « 1975: the duets – Brubeck – Desmond. Un enregistrement en public. Par sa sonorité et sa mélancolie, Desmond donne une couleur à la fois sombre et nostalgique à ce thème. Je suis sûr que vous apprécierez. Youtube : You go to my head, Desmond et Brubeck (Licence et propriété intellectuelle selon les clauses youtube)
La Commission des Finances et Affaires Economiques de l’AFE a présenté, sur la base d’un texte proposé par Marc Villard et le Sénateur Richard Yung (membres du groupe Français du Monde-ADFE à l’AFE), un projet de Résolution protestant contre les nouvelles dispositions fiscales qui visent les Français à l’étranger et notamment l’instauration d’une »deuxième » Taxe Foncière destinée à financer les infrastructures nationales que nous utilisons quand nous sommes en France. Cette résolution qui sera transmise par le Collège des Vice-présidents de l’AFE au Ministre du Budget, M. Baroin, demande purement et simplement l’abandon de ce dispositif prévu par l’article 17 du projet de loi de finances rectificative pour 2011. Cette résolution a recueilli l’assentiment de tous, car nous sommes unanimes à condamner ces mesures qui discriminent les Français à l’Etranger les présentant comme une charge pour notre pays en laissant entendre qu’ils échappent à l’impôt alors qu’ils contribuent fiscalement pour plus d’un demi milliard d’euros, perçu chaque année par le Centre des Impôts des non-résidents, au budget de l’état français. Marc Villard. Président de la Commission des Finances et Affaires Economiques. PROPOSITION DE RESOLUTION?SUR LE PROJET DE TAXE SUR LES RESIDENCES SECONDAIRES DES NON-RESIDENTS L’ASSEMBLEE DES FRANÇAIS DE L’ETRANGER, Vu l’article 17 du projet de loi de finances rectificative pour 2011, qui tend à instituer, à compter du 1er janvier 2012, une taxe de 20% sur la valeur locative cadastrale des logements dont les non-résidents ont la libre disposition, et pour lesquels ils acquittent déjà
(Gabrielle Durana, Agrégée d’économie est également auteur de la chronique : Chronique du tsunami financier) San Francisco – En octobre 2010, Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale a déclenché une polémique en proposant d’étendre l’assiette de l’impôt sur le revenu aux Français établis hors de France[1]. La majorité UMP a aussitôt dénoncé la volonté d’instaurer « l’impôt mondial » par les socialistes ; dont le groupe parlementaire avait adopté l’amendement à l’unanimité. De son côté, la fédération des Français de l’étranger de ce même parti avait publié un communiqué critiquant la mesure car elle colportait le stéréotype de l’évadé-fiscal alors que l’immense majorité des 2 millions de Français établis hors de France sont des binationaux durablement installés à l’étranger et vivant du fruit de leur travail. Finalement, l’amendement a été rejeté en commission. En réalité, la proposition du député du Lot et Garonne ne visait que les revenus supérieurs à 200.000 euros[2]. Pourquoi ce détail n’a-t-il pas réussi à percer le tapage médiatique ? Comment discuter sereinement de l’imposition des Français de l’étranger ? En règle générale, l’assujettissement à l’impôt suit un critère de résidence. Une personne physique paye ses impôts dans le pays où elle a son centre principal d’activités professionnelles et/ou familiales. En application de l’article 4A du Code Général des Impôts, les personnes dont le domicile fiscal est situé hors de France ont une obligation restreinte, c’est-à-dire applicable aux seuls revenus réputés de source française. Les Etats-Unis, de leur côté imposent leurs
I know that you do not know « I know that you know », tout au moins la version déjantée enregistrée, sous le nom de Dizzy Gillespie, dans le disque « Sonny side up ». Les jazzmen n’ont jamais pu s’empêcher de faire des jeux de mots. Pensez au « Struttin with some barbecue » d’Armstrong. Ici, Sonny side up, ce n’est pas un œuf sur le plat avec le jaune au dessus, ce sont les deux Sonny (Rollins et Stitt). Vous connaissez Rollins, bien sûr, mais vous êtes certainement moins nombreux à connaître et à écouter Sonny Stitt. C’est un tort. Dans ce thème, il tient largement tête à son confrère, sur un tempo infernal (la noire est à 320). Le thème est joué par Gillespie, qui laisse ensuite les deux furieux s’empoigner. Premier solo de Rollins, second de Stitt. Au-delà de la performance, ce que j’aime dans ce morceau, c’est qu’il est… drôle. On dirait une course dans un film des Marx Brothers ! Vous noterez que le tempo est tellement rapide que, sur les chorus, la basse ne bat plus à la noire, mais à la blanche (une fois tous les quatre temps). C’est un disque Verve. Enregistrement Norman Grantz. 1957. Youtube : I know that you know (Licence et propriété intellectuelle selon les clauses youtube)
Libération « Quand le monde change en profondeur, qu’il bascule sur son axe au point d’en devenir méconnaissable, malheur aux courants de pensée qui ne changent pas et qui tricotent inlassablement leurs certitudes révolues. Si l’esprit d’orthodoxie avait à son tour gagné la deuxième gauche, qui se recommanda longtemps par son non-conformisme alors c’était la preuve qu’il était temps de se révolter… » Le lecteur trouvera ici le texte commenté des « 20 thèses pour repartir du pied gauche » de Jacques Julliard, publié dans libération le 18 janvier 2010, ainsi que les réponses à ces thèses, publiées dans ce journal ou spécialement pour ce livre. Un échange d’une rare qualité, lancée par l’un des ténors de la « deuxième gauche », connu pour sa liberté de ton et son sens des formules. Une prise de position nécessaire, qui contribue à enrichir le débat politique en lui redonnant le cadre qui finissait par lui manquer. Jacques Julliard Avec les contributions de : Jean-Louis Blanco Alain Caillé Luc Ferry Marcel Gauchet François Hollande Jean François Kahn Denis Mac-Shane Jean-Luc Mélenchon Aquilino Morelle Jean Peyrelevade Henri Weber
Un peu de (bon) swing n’a jamais fait de mal à personne Youtube : Sarah Lazarus et Birelli Lagrenne (Licence et propriété intellectuelle selon les clauses youtube) Enjoy, it’s free!!
LA REPUBLIQUE DES IDEES – Seuil La fiscalité française est asphyxiée par sa complexité, son manque de transparence et l’accumulation de privilèges pour une minorité de contribuables ultra-riches. Mais on en reste trop souvent, en la matière, à des énoncés aussi vagues que stériles. Ce livre innove en proposant une critique d’ensemble du système fiscal français, il démontre scientifiquement, pour la première fois, le caractère régressif de l’impôt dans notre pays (ce qui signifie que, tous prélèvements confondus, les taux d’imposition sont plus élevés pour les ménages les plus modestes et s’abaissent pour les plus riches). Pour cette raison il fera date. Mais cette analyse au scalpel ne se contente pas de mettre au jour l’injustice du système. Elle plaide pour une révolution fiscale, chiffrée et opérationnelle, fondée sur trois principes: équité progressivité réelle, démocratie. Ce livre contribue de manière décisive à l’édification d’une nouvelle critique sociale et se pose au centre du débat politique pour les années à venir. Pour la première fois dans le monde, un site Internet permet à chacun d’évaluer les propositions des auteurs de concevoir une réforme alternative. www.révolution-fiscale.fr Camille Landais est chercheur au StanfordInstiturte for Economy Policy Research. Il est notamment l’auteur des « Hauts revenus en France, 1998-2007 : une explosion des inégalités » (L’école d’économie de Paris, 2008). Thomas Piketty est professeur à l’Ecole d’économie de Paris et directeur d’études à l’EHESS. Il est notamment l’auteur des Hauts revenus en France au XXe siècle. Inégalités et redistributions, 19011998
Cruel dilemme cette semaine. Je voulais à l’origine vous recommander la version de « I’m a fool to want you » de Billie Holiday, (Lady in satin), et puis, j’ai fait une recherche sur You tube, et bingo, je suis tombé sur une chose extraordinaire: la même chanson, chantée par Chet Baker, dans le documentaire tourné par Bertrand Fèvre , 25 novembre 1987 dans un studio d’enregistrement parisien, le Clap’s studio, avec Alain-Jean Marie au piano, entre autres. Chet va bientôt mourir, il ne le sait pas, (il est mort à Amsterdam, le 13 Mai 1988), mais la mélancolie est partout, dans son interprétation chantée, et dans son court solo de trompette, et dans le petit scat qui le suit. Bouleversant. A éviter aux âmes sensibles. Youtube : I’m a fool to want you, Chet Baker (Licence et propriété intellectuelle selon les clauses youtube) Ceci étant dit, la version par Billie est aussi complétement poignante. Tout ceci n’est pas très gai. La prochaine fois, j »essaierai de vous trouver des choses moins lourdes.
LLI. LES LIENS QUI LIBERENT Les décideurs européens ont-ils appris quelque chose de la crise provoquée par les dérives de l’industrie financière ? On peut en douter. Pour résorber les déficits provoqués par le sauvetage des banques et la récession, la Commission européenne et les gouvernements appliquent avec une vigueur renouvelée des programmes d’ajustement qui ont dans le passé démontré leur capacité à accroître l’instabilité économique et les inégalités sociales. Cette politique de soumission au pouvoir de la finance met en danger l’avenir du projet européen. Atterrés par ce constat, nous avons pris l’initiative de ce manifeste. Il dénonce dix fausses évidences, mal fondées scientifiquement, qui servent à justifier les politiques actuellement menées en Europe . Il soumet au débat vingt?deux propositions pour une autre stratégie. Initialement adressée à la communauté des économistes, et plus de sept cents d’entre eux, issus comme nous nous d’horizons théoriques très divers l’ont signé – ce manifeste et surtout destiné à nos concitoyens. Le décalage est aujourd’hui patent entre les affirmations péremptoires des « experts » et la fragilité de leur diagnostic. Nous souhaitons aider les citoyens à mettre des mots et des concepts sur leurs doutes, et les conforter dans l’idée que d’autres choix peuvent être mis en débat. Philippe Askenazy (CNRS), Thomas Coutrot (Conseil Scientifique d’ATTAC), André Orléans (CNRS, EHESS), Henri Sterdyniak (OFCE) EHESS : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales OFCE : Observatoire Français des conjonctures économiques